Je vous propose une série de résumés du livre de Marshall Rosenberg, les mots sont des fenêtres. La Communication Non-violente (CNV) est un outil intéressant à utiliser avec nos enfants car elle s’intéresse essentiellement aux besoins: comment mettre des mots sur ces besoins avec bienveillance et sans jugement. La CNV peut améliorer l’ambiance familiale et va contre les idées reçues par exemple le fait qu’il ne faut pas montrer sa vulnérabilité. Elle ne peut qu’aider à grandir et à cheminer dans la parentalité créative tout comme l’écoute des émotions, les pleurs et décharges émotionnelles et le lâcher prise : elle ne suffit pas mais fait partie d’un tout.
La CNV peut être déroutante car de part notre éducation -pour la plupart d’entre nous- nous n’avons pas eu l’occasion de nous exprimer en famille ou à l’école, ni d’être écoutés et cela a fait de nous des “handicapés émotionnels” (Jacques Salomé). La CNV peut vraiment nous aider à cheminer vers une meilleure connaissance de nous même et des relations plus authentiques avec nos amis et notre famille.
Aujourd’hui, nous rentrons dans le vif du sujet avec le résumé des chapitres sur les 4 composantes de la CNV.
– Observer sans évaluer :
1ère composante de la CNV:
Séparer observation et évaluation/ observer sans juger
évaluation: notre interlocuteur se voyant critiqué, va probablement se fermer
–La plus haute forme de l’intelligence humaine: “observer sans évaluer”
–Distinguons observation et évaluation
La CNV est un langage dynamique qui déconseille les généralisations figées:
J. est un mauvais footballeur devient: je n’ai jamais vu J. marquer un seul but en 20 matchs.
Exercice:
- Hier J. était en colère contre moi sans aucune raison : évaluation
- Mon père est un homme généreux : évaluation, pour faire une observation, on peut dire : depuis 20 ans, mon père a donné 1/10 de son salaire.
- Claire travaille trop devient : Cette semaine Claire a passé plus de 60h au bureau.
– Identifier et exprimer les sentiments
2ème composante : Exprimer ce que l’on ressent
- Le coût élevé des sentiments inexprimés
⚠️ Des réflexions telles que “J’ai le sentiment d’avoir épousé un mur?” conduisent souvent à des prophéties qui s’accomplissent d’elles-mêmes.
Un mari qui s’entend reprocher de se conduire comme un mur est blessé, découragé …
⚠️ Exprimer notre vulnérabilité peut aider à résoudre des conflits.
- Distinguer les sentiments des interprétations mentales.
⚠️ Emploi du verbe “sentir” qui exprime souvent des pensées et non des sentiments.
Remplacer “sentir” par “penser” =» Ex : “Je pense que je me suis fait avoir”.
“Je me sens vraiment nul à la guitare” =» “Je suis impatient de progresser”.
“Je me sens insignifiant pour mes collègues” =» “Je me sens triste, découragé…”
“Je me sens incompris / ignoré” = jugement sur la capacité de compréhension des autres.
Remplacer par “je suis inquiet / contrarié”.
Autres exemples d’adjectifs : abandonné, attaqué, bridé, délaissé, menacé, pas entendu…
- Développer un vocabulaire des sentiments: Rosenberg propose d’enrichir notre vocabulaire, car « je me sens bien » ou « je me sens mal » peut vouloir dire une quantité de chose…Vous pouvez trouver des listes de vocabulaire en tapant dans votre moteur de recherche: « liste sentiments CNV »
Exercice : Distinguer les sentiments des pensées
- “Tu es exaspérant” =» “Je suis exaspéré”
- “Je sens que j’ai envie de te taper dessus” =» “Je suis furieux contre toi”
- “Je me sens incapable” =» “Je doute de mes propres talents”.
– Assumer la responsabilité de ses sentiments
“Les gens sont troublés non par les choses mais par l’image qu’ils s’en font” Épictète.
3ème composante de la CNV: Identifier l’origine de nos sentiments
⚠️ Les actes des autres peuvent être le facteur déclenchant mais jamais la cause de nos sentiments.
⚠️ La 3ème composante permet d’accepter la responsabilité de ce que nous faisons.
Entendre un message négatif = 4 possibilités :
Ex : “Tu es l’individu le plus égoïste que j’ai jamais connu” :
1 – Se sentir fautif ;
2 – Rejeter la faute sur l’autre : “Tu n’as pas le droit de dire ça, c’est toi qui est égoïste” ;
3 – Percevoir nos sentiments et besoins : “Lorsque j’entends dire que je suis … , je me sens blessé, car j’ai besoin que …”
4 – Chercher à percevoir les sentiments et besoins de l’autre : “Te sens-tu blessé parce que tu aurais besoin que tes préférences soient mieux prises en compte ?”.
Autre exemple : Quand les parents disent “Quand tu as de mauvaises notes à l’école, cela me fait de la peine” =» Sous entendu que les notes de l’enfant sont la cause de leur plaisir / déplaisir.
⚠️ Et si les enfants modifient leur comportement en fonction des désirs des parents , ils n’agissent pas spontanément mais pour échapper à la culpabilité.
Modèle : “Je me sens …. parce que je ….”
- Les besoins qui sont à l’origine des sentiments :
Ex : “Tu ne me comprends jamais” =» Nous dit, en réalité, que son besoin d’être compris n’est pas satisfait.
- Exprimer ses besoins ou les taire : Quel est le plus douloureux ? :
⚠️ Exprimer clairement et pas en tournant autour du pot, par allusions.
- De l’esclavage affectif à la libération affective : c’est la phase ou nous nous croyons responsables des sentiments des autres.
3 phases avant de parvenir à un état de libération affective :
1ère – Esclavage affectif : Nous nous croyons responsables des sentiments des autres : par exemple faire plaisir à tout le monde.
Penser qu’aimer, impose de renier ses propres besoins afin de pourvoir à ceux des autres.
2ème – Nous éprouvons de la colère : Nous ne voulons plus la responsabilité des sentiments d’autrui. “C’est ton problème”….
3ème – La libération affective : Nous prenons la responsabilité de nos intentions et de nos actes. Consiste à exposer clairement ce que nous voulons, tout en montrant que nous tenons à ce que les besoins des autres soient aussi satisfaits.
Résumé : Rappel – Lorsque l’autre entend une critique, il a tendance à mettre toute son énergie à se défendre / contre attaquer.
– Demander ce qui contribuerait à notre bien-être
4ème composante de la CNV: Formuler une demande spécifique.
–utiliser un langage d’action positif:
Dire ce que nous voulons plutôt que ce que nous ne voulons pas
Éviter les formulations vagues, abstraites et ambiguës et demander des actes concrets que l’autre puisse entendre.
Exemple de déclaration vague(sème la confusion) : “je veux que tu me laisses être moi même”
“je veux que tu te montres responsable”
–Formuler une demande consciemment:
Notre interlocuteur peut ne pas comprendre ce que nous voulons de lui lorsque nous exprimons uniquement nos sentiments.
–demander un retour:
“C’est clair?” et remercier:” je te remercie de m’avoir dit ce que tu as entendu”
Manifester de l’empathie à l’interlocuteur qui ne veut pas restituer le message entendu: “ Veux-tu dire que tu es contrarié parce que tu veux que l’on respecte ta capacité à comprendre les choses?”
-Demander de la sincérité:
“J’aimerais que tu me dises quels sont tes sentiments au sujet de ce que je viens de dire et tes raisons pour cela?
“J’aimerais que tu me dises si tu serais d’accord pour reporter notre réunion d’une semaine?”
Quand l’interlocuteur entend une exigence : soumission ou révolte
Plus un individu a été critiqué, puni, culpabilisé, plus il risque d’en porter la trace.
Demande ou exigence? :
On le voit à la façon dont l’autre accueille une réponse négative.
Exemple:
A: “Je me sens seul et j’aimerais que tu passes la soirée avec moi”.
B: “J. je suis fatiguée…”
A: J. tourne le dos : c’était donc une exigence.
:” Tu es fatiguée et tu as besoin de repos?” : empathie
. Définir l’objectif derrière notre demande:
Établir une relation fondée sur la sincérité et l’empathie.
Étiqueter les individus : nous avons tendance à adopter à leur égard un comportement qui provoque précisément l’attitude qui nous contrarie.
exemple des élèves jugés “ socialement et psychologiquement inadaptés”
Résumé:
- Formuler avec précision ce que nous voulons
- Aider nos interlocuteurs à croire que nous exprimons une demande et non une exigence en précisant que nous apprécierons qu’ils n’accèdent à nos désirs que s’ils y sont vraiment disposés.